La notion de coût en comptabilité – Extrait du livre « Le contrôle de gestion »

Qu’est-ce qu’un coût ?

En première analyse le terme de « coût » utilisé en comptabilité de gestion est équivalent à celui de « charge » utilisé en comptabilité financière.

Attention : La définition du coût en comptabilité financière est différente : prix payé ou à payer pour acquérir des biens ou des services (exemple : coût d’acquisition d’une machine).

Pour le contrôle de gestion le coût est l’évaluation monétaire d’un ensemble de ressources utilisées dans un certain but (exemple : coût de production).
Un calcul de coût se caractérise par les six éléments suivants :

  • L’objet du calcul (exemple : le produit ou le service).
  • Le champ de l’étude (exemple : la production).
  • Le temps (exemple : passé, futur…).
  • La méthode choisie et les questions à se poser :
  • Comment valoriser les ressources utilisées ?
  • Quels sont les critères d’imputation des ressources à l’objet du calcul de coût ?

Qu’est-ce qu’un coût de revient ?

Le coût de revient d’un produit ou d’un service est la somme de toutes les dépenses (ou des charges) nécessaires pour que ce produit ou ce service arrive à son état final.

De manière plus précise : il correspond à l’ensemble des coûts – directs et indirects, variables et fixes – de production et de distribution pour une unité de bien ou de service vendue. Cette définition s’applique en fait au coût de revient complet.

Pour une entreprise qui ne possède qu’un seul type de produit, le calcul du coût de revient est simple : les coûts d’achats comprennent la valeur des marchandises ou matières premières achetées et les frais d’approvisionnement. Les coûts de production comprennent les coûts d’achat et les coûts de fabrication et de stockage du produit. Les coûts de distribution représentent les frais des opérations liées à la vente (transport, force de vente).

Lorsqu’il y a plusieurs catégories de produits, les calculs sont plus complexes. Par exemple la question de l’imputation des charges indirectes. Dans ce domaine il existe un grand nombre de méthodes de calcul du coût de revient en fonction des répartitions et des choix opérés. Le Plan comptable général (PCG) retient la méthode des sections homogènes. Elle distingue les sections principales (les charges imputées directement aux coûts), les sections auxiliaires et les sections complémentaires dont les charges sont réparties entre d’autres sections selon une clé de répartition qui se présente sous forme d’un coefficient. Après la répartition, les charges sont ensuite imputées aux coûts de revient.

Qu’est-ce qu’une marge ?
Un terme à géométrie variable

On peut définir la marge comme l’écart entre des produits et des charges. On parle ainsi de marge commerciale (écart entre le prix de vente des marchandises et leur prix d’achat pour un distributeur), notion présente notamment en comptabilité financière dans les soldes intermédiaires de gestion, de marge brute (écart entre le prix de vente et le coût fabrication), de marge d’exploitation (écart entre le chiffre d’affaires et les charges d’exploitation), de marge nette (écart entre tous les produits et toutes les charges). La marge peut être exprimée en unité monétaire ou en pourcentage du chiffre d’affaires ou de la production.

Qu’est-ce qu’un résultat analytique ?

Combien ce produit ou cette prestation me fait-il gagner ?

Le résultat analytique est la différence entre les ventes et le coût de revient. Par conséquent, il faut parler non pas d’un seul et unique résultat analytique mais de plusieurs puisqu’on peut calculer différents coûts de revient, pour différents produits ou activités. En termes de rapprochement, le résultat analytique global est identique au résultat de la comptabilité générale moins les charges supplétives éventuelles, plus les charges non incorporables. La diversité des résultats analytiques est à l’image des différentes optiques permises par la comptabilité analytique.

Qu’est-ce qu’un objet de coût ?

Un objet de coût correspond à tout élément pour lequel une évaluation spécifique du coût est jugée utile par exemple :

  • coût d’un produit : une voiture ;
  • coût d’un service : une prestation d’avocat ;
  • coût d’un projet : un tunnel autoroutier ;
  • coût d’un client : des jeunes actifs dans une banque ;
  • coût d’une marque : la marque chez l’Oréal ;
  • coût d’une activité : la formation des secrétaires.

L‘objet de coût ayant été défini, Il faut organiser la collecte, la saisie et le traitement des charges comptables et veiller à la cohérence de l’ensemble (une même charge par nature, par exemple de personnel, peut entrer dans la définition de plusieurs coûts, par exemple tel produit, telle formation, tel projet stratégique). Le calcul de coût va donc nécessiter le passage de la notion de charges par nature de la comptabilité générale à la notion de charges par fonction de la comptabilité analytique.

Une analyse des coûts pertinente implique des bases de données relationnelles et donc une bonne maîtrise des systèmes d’information et des ERP.

Qu’est-ce qu’un inducteur de coût ?

Un inducteur de coût est un facteur susceptible d’avoir un impact sur le coût de l’objet de coût : toute modification du niveau de l’inducteur de coût (principe de causalité) entraîne une modification du coût total de l’objet de coût.

Important : un inducteur de coût renvoie donc à une idée de causalité : c’est le facteur qui explique le coût de sorte que si on agit sur la cause, le coût évolue. Le travail sur l’inducteur de coût permet l’action sur les coûts.

Quelles sont les différences entre comptabilité analytique et comptabilité générale ?

Il existe deux optiques différentes : la comptabilité générale et la comptabilité analytique sont les deux types de comptabilité les plus utilisés par les entreprises ; la première est un outil d’information et joue un rôle juridique et fiscal, et la seconde se présente comme un outil d’analyse afin de permettre aux gestionnaires de prendre les bonnes décisions.

Les grandes différences

Comptabilité Générale :

  • Objectif : recherche d’un résultat global et de synthèse (comptabilité à but juridique et financier).
  • Statut : comptabilité de synthèse juridiquement obligatoire.
  • Méthodes et temporalité : comptabilité légale basée sur la notion d’exercice comptable annuel.
  • Exhaustivité et rapidité relative des résultats.

Comptabilité Analytique :

  • Objectif : recherche des coûts et résultats analytiques (comptabilité à but économique).
  • Statut : comptabilité analytique à caractère facultatif, mais nécessaire.
  • Méthodes et temporalité : fourniture des renseignements à intervalles de temps très rapprochés (chaque mois par exemple). Possibilités d’approximation des calculs et rapidité nécessaire des renseignements.

Qu’entend-on par charges incorporables ?

Les charges que la comptabilité analytique incorpore dans le calcul des coûts constituent les charges incorporables.

Attention : La plupart sont aussi constatées en comptabilité générale mais :

Il y a un décalage fréquent dans le temps (les charges « analytiques » surviennent souvent avant leur enregistrement en comptabilité générale), existence des abonnements (par exemple énergie).

Il faut exclure du calcul les charges qui ont un caractère exceptionnel ou anormal, les retenir fausserait le calcul de coûts.

Qu’entend-on par charges supplétives ?

Pour refléter parfaitement la réalité économique, la comptabilité analytique peut prendre en compte des charges non enregistrées en comptabilité générale ce que l’on appelle les charges supplétives.

Explications : les charges analytiques comptabilisées doivent être :

Indépendantes du mode de financement de l’entreprise = inclure la rémunération théorique des capitaux propres lorsque le financement est partiellement réalisé sur Fonds Propres.

Indépendantes du régime juridique : il serait logique d’inclure la rémunération du travail de l’exploitant (PME dont la structure juridique fait que la rémunération du chef d’entreprise n’est pas déductible du bénéfice).

Quels sont les différents concepts de coûts ?

De multiples concepts :

  • coût direct – coût indirect : relation par rapport au produit ou à la prestation ;
  • coût variable – coût fixe : comportement des coûts ;
  • coût complet – coût partiel : retenir tous les coûts ou seulement certains coûts ;
  • coût préétabli – coût réel : les coûts constatés par opposition aux coûts prévisionnels ;
  • coût moyen – coût différentiel/marginal ;
  • coût éteint ;
  • coût joint ;
  • coût d’opportunité ; faire ou ne pas faire.

Donc de multiples choix, qui dépendent de l’usage attendu de l’analyse.