Prendre la parole en public : interview de Pascal HAUMONT

Après 15 ans de pratiques théâtrales et one-man-show, ainsi qu’une expérience d’ingénieur en informatique de 12 ans dans des entreprises telles que General Electric à Paris ou Google à New York, Pascal HAUMONT est aujourd’hui consultant en communication. Il a fondé sa propre société de formation à la prise de parole en public. Au cours de cet entretien, il nous présente son nouvel ouvrage Prendre la parole en public – Faites vous entendre, et nous livre quelques clés pour développer ses qualités d’orateur.

 

On trouve des dizaines et des dizaines de livres sur la prise de parole en public. Qu’apportez-vous de nouveau ?

Des conseils pratiques, des dizaines de témoignages, y compris issus de ma propre expérience, des exemples qui parlent à tous et un tour complet des situations de prise de parole en public : avec ou sans PowerPoint, en anglais ou en français…

Il faut toujours avoir à l’esprit que prendre la parole en public, c’est monter sur scène. C’est pourquoi je fais un parallèle avec l’improvisation théâtrale qui est une discipline où les comédiens, contrairement au théâtre, n’ont pas de texte, pas de mise en scène mais créent quand même une histoire à la volée, souvent à partir d’un sujet ou d’un style qui leur est imposé.

Pourtant, quand on prend la parole on a préparé son intervention !

Bien entendu. Mais je vais vous étonner : quand on fait de l’improvisation, on est également préparé.

Evidemment, on n’a pas écrit l’histoire à l’avance, mais on est préparé à improviser, à monter sur scène en étant à la fois l’auteur, le metteur en scène et l’acteur de sa prestation. On a travaillé, comme doit le faire un orateur, sur la créativité, la construction d’une histoire et l’écoute de son environnement. L’improvisation théâtrale est une manière très amusante et gratifiante de se préparer à prendre la parole en public.

Vous abordez dans cet ouvrage notamment la question de la prise de parole avec un PowerPoint.

Nous avons tous vécu cette expérience : vous êtes au bureau, vous avez bien déjeuné et vous vous rendez à une réunion. Au cours de celle-ci, un collègue fait une présentation et utilise un diaporama. Et il se met plus ou moins à lire en expliquant un peu les liste à puces qu’il a préparées, il vous propose des graphiques et des tableaux ultra-détaillés, et vous constatez sur son pied de page qu’il n’en est qu’à la diapositive 14 sur 37. Vous n’avez qu’une envie : vous endormir.

C’est pour éviter ce genre de situation que je propose quelques solutions concrètes pour créer des PowerPoint qui sont des compléments visuels au discours oral.

Vous parlez enfin de la prise de parole en anglais.

J’ai vécu aux États-Unis, alors j’ai été confronté à la question. Quand on prend la parole en anglais, on a souvent l’impression qu’on va être jugé sur son accent ou ses fautes de grammaire. On en oublie qu’accepter de prendre la parole dans une langue étrangère est déjà une prouesse aux yeux de nombreux anglophones !

Votre public vous pardonnera vos petites erreurs. Ce qu’il ne vous pardonnera pas en revanche, c’est d’être ennuyeux ou de ne pas maîtriser votre sujet.

Finalement, y a-t-il un secret pour réussir ses prises de parole ?

Le secret, c’est qu’il faut se préparer. Il faut y consacrer des heures, répéter, répéter et encore répéter dans les conditions les plus proches possibles des conditions réelles. Ce n’est que de cette manière que vous vaincrez le trac et que vous franchirez le palier qui vous emmènera vers la catégorie des orateurs exceptionnels.